Il serait peut-être utile de comprendre d’où viennent ces comportements. Les habitudes sociales ont été construites pour une raison, elles ont été sélectionnées, et pas seulement par les personnes qui ont ces comportements, mais par toute la société, femmes comprises. Traiter ces comportements comme de simples aberrations ne permet pas d’en comprendre les mécanismes, et donc de les corriger. Une approche purement moralisatrice est satisfaisante pour les personnes qui les produisent, elles permet de se rassurer, mais en pratique n’avance à rien.
Hum, je n’ai certainement pas dit “les femmes sont responsables”. Les femmes sont co-responsables, oui, parce que la société est construite en coopération par les hommes et les femmes. Oui, les femmes sont en partie responsables du patriarcat et de sa persistance, et ce pour des raisons logiques et rationnelles qu’il convient d’expliquer. Si on omet cet aspect en prenant une posture moralisatrice, on échouera forcément à améliorer le problème.
Je rappelle que des femmes “choisissent” de porter le voile symbole de patriarcat et d’obscurantisme religieux, et que ce sont exclusivement des femmes qui pratiquent les mutilations sexuelles sur les petites filles par “respect pour la tradition”. Les femmes sont des agents plus ou moins consentants du patriarcat comme les hommes; en conséquence de quoi il est évident que le patriarcat est fabriqué et maintenu aussi par les femmes, et pas seulement parce qu’elles sont des pauvres victimes aliénées. Je rejette totalement l’attitude victimaire qui déresponsabilise les agents et en particulier les femmes – je pense que c’est d’ailleurs la seule attitude féministe. Par définition, si je dis que les femmes sont seulement de pauvres victimes impuissantes de la méchanceté des hommes, je reproduis le schéma patriarcal de l’absence d’agentivité des femmes…
PS : Il est bien évident que je me désolidarise complètement des débilités des commentaires suivants sur l’ambiance “misandre” et autres. C’est tellement ridicule et niaisement phallocrate que je n’ai même pas envie d’y répondre.